LES PREMIERS TIMBRES DU MONDE
Le premier timbre : One Penny black (Grande-Bretagne)
On raconte qu'un jour, s'étant arrêté dans une auberge, Rowland Hill vit une jeune fille recevoir du facteur une lettre. A cette époque, c'était le destinataire qui payait à l'arrivée le transport du courrier.
La jeune fille examina attentivement la lettre et la refusa. Le courrier dans ce cas retournerait à son envoyeur au frais de la Poste britannique. Rowland Hill proposa à la jeune fille de payer le montant de la taxe, mais elle refusa et lui expliqua que la lettre était vide ! Le secret de la jeune fille ?
Tout simplement quelques signes sur l'enveloppe un code entre elle et son fiancé qui lui permettait immédiatement (et gratuitement) de savoir si son fiancé allait bien.
Une enquête révéla que plusieurs malins connaissaient l'astuce et qu'elle finissait par coûter cher au gouvernement de sa gracieuse Majesté.
Rowland Hill (1795-1879) proposa alors malgré l'hostilité de Robert Pell alors Premier Ministre, une réforme instaurant le paiement par l'envoyeur sous forme d'une vignette postale.
Le 6 mai 1840 le premier timbre-poste était né.
Le succès fut considérable : alors qu'en 1839 les Anglais expédiaient 82 millions de lettres, deux ans plus tard 170 millions de lettres furent échangées.
Sir Rowland Hill est-il l'inventeur du timbre ?
Un Ecossais James Chalmers (1782-1853), libraire imprimeur affirme que Sir Rowland Hill n'était qu'un imposteur. Il prétend qu'en 1836 il avait déjà imprimé des vignettes gommées sans figurine et que l'Idée du timbre était la sienne.
La gravure ci-contre, montre Patrick Chalmers, le fils de James se battant avec Sir Rowland Hill, Directeur général des Postes, pour obtenir la reconnaissance de l'invention de son père.
Le Premier timbre français
En 1848, La France décide à son tour d'entamer une grande réforme postale. Comme en Angleterre, avant 1848 les taxes d'affranchissement du courrier étaient payées par le destinataire et étaient fonction de la distance à parcourir.
Désormais, le courrier sera payé en fonction du poids de l'envoi, et par l'envoyeur. Il sera remis à l'envoyeur un reçu sous forme d'une estampille (vignette) collée sur la lettre.
Cérès : le symbole de la République
C'est à partir d'un lavis à l'encre de Chine sur carton, présenté ci-contre, que l'Administration des monnaies et médailles décida de retenir Cérès déesse latine des Moissons pour représenter la république. Le timbre s'appelait à l'époque Liberté. L'effigie de Cérès est entourée d'un cercle grené (de graines).
Cérès était la fille de Saturne. Elle apprit aux hommes à cultiver la terre, à semer le blé et à fabriquer le pain. Elle est le symbole de la richesse et de la fécondité. Très belle, elle fut l'épouse de Jupiter ; mais poursuivie par les assiduités de Neptune, elle se changea en jument pour lui échapper. Neptune ayant découvert le stratagème, se changea lui-même en cheval et s'unit à elle pour donner le cheval Arion. Honteuse, elle se terre dans une grotte. Ce n'est alors que famine et stérilité sur la Terre. Mais Jupiter, averti par le dieu Pan, la fera changer d'avis, et à nouveau les hommes retrouveront la fertilité et les moissons. Avec Jupiter, elle eut une fille, Proserpine qui fut enlevée par Pluton et conduite aux Enfers, sous la terre. Désespérée, Cérès obtint de Jupiter que sa fille remonte tous les ans, au Printemps des Enfers. C'est alors le renouveau de la Nature.
Jacques-Jean Barre : graveur du premier timbre
Le 11 Septembre 1848, Jacques Jean Barre, est chargé de graver le fameux 20c Cérès noir qui sera disponible dans les bureaux de poste le 1er Janvier 1849.
La valeur faciale correspondait à l'affranchissement des envois courants, dits du premier échelon de poids (de 0 g à 7,5 g) comme le précise le décret du 24 Août 1848.
Ce timbre fut utilisé jusqu'au premier Juillet 1850, date du premier changement de tarif.
L'impression
Les premiers timbres furent imprimés à l'hôtel de la Monnaie sous la direction d'Anatole Hulot.
L'impression en noir était un choix technique : c'était à l'époque la seule couleur que l'on pouvait appliquer avec régularité de jour comme de nuit, puisque les ateliers travaillaient 24 heures sur 24 et étaient éclairés aux becs de gaz. le noir typographique était un mélange de noir de fumée, de bleu de fer, le tout broyé dans un vernis de lin. Le kilo valait à l'époque 12 francs.
Par la suite, la couleur noire fut abandonnée, car elle se confondait avec les oblitérations et des petits malins réutilisaient les timbres. Une loi fut même votée pour punir d'une amende de 5 à 1000 F et de cinq jours de prison les contrevenants.
Le papier
Il provenait de la maison Chavin, des papeteries d'Echarcon et Lacroix.
Le premier marché fut conclu le 27 octobre 1848 avec M. Lacroix à Paris. L'usine était à Angoulême.
Le changement des habitudes
L'usage du timbre sur la lettre fut "imposé" par l'Administration par un tarif préférentiel par rapport à l'envoi en port dû. Faire payer le destinataire était de bon ton, car affranchir son courrier était considéré comme une faute de goût : on signalait au destinataire qu'il n'avait pas les moyens de payer son courrier.
Numéro 1 ou numéro 3 ?
A noter que ce timbre porte le numéro 3 dans les catalogues, en raison du classement par séries et valeurs de ceux-ci. Ce timbre a été vendu à 3 100 000 unités et ne constitue pas une grande rareté.
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